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« Contrôler l’image que je véhicule »: face aux studios porno, les acteurs investissent Onlyfans et Mym

Popularisées par les influenceurs de télé-réalité, les plateformes Onlyfans et Mym regorgent désormais de contenus sexuels, concurrençant le puissant secteur du porno.

« Je ne fais pas le trottoir, je suis maîtresse de mon contenu ». En quelques années, la plateforme Onlyfans est devenue incontournable dans le monde lucratif et concurrentiel de la pornographie. Au point que les acteurs et actrices délaissent les classiques studios.

Onlyfans, tout comme son concurrent français Mym, permet de s’abonner à des créateurs qui proposent des contenus exclusifs. Lancé en 2016, Onlyfans s’imaginait comme une plateforme pour associer les artistes et les fans mais c’est rapidement le porno qui a pris toute la place.

Les client s’abonnent ainsi à un ou plusieurs comptes pour bénéficier d’images et vidéos, ou encore de discuter avec le « créateur » ou la « créatrice » de leur choix. Une nouvelle manière de consommer du porno, et qui permet ainsi aux utilisateurs de ne choisir que ce qu’ils veulent vraiment, au lieu de devoir s’abonner à un site porno traditionnel.

Et ça marche. Avec 6,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2023, Onlyfans est devenu un mastodonte de la tech mais a aussi propulsé un phénomène sur le devant de la scène, celui de redonner les clefs aux créateurs.

Au détriment des studios de pornographie traditionnels, certains « talents » se lancent donc sans même passer par une franchise, et connaissent le succès.

Se défaire des contraintes du milieu professionnel du X

« J’ai décidé de me lancer sur Onlyfans après les conseils d’une amie actrice, » confie une actrice connue du monde du X, sous couvert d’anonymat, à Tech&Co. « Je n’avais pas de contrat d’exclusivité, alors j’ai voulu tester en 2021 et ça a très bien fonctionné, très vite, avec pas mal d’argent à la clef. »

Un an après ses débuts, où elle performe d’abord seule, elle s’assure un salaire mensuel bien au-delà de ce qu’elle pouvait toucher quand elle évoluait au gré des contrats sur des tournages professionnels. Elle arrête alors son activité avec les studios et se concentre uniquement sur son rôle de créatrice de contenu.

Un compte Onlyfan
Un compte Onlyfan © Tech&Co

Pour une quinzaine d’euros par mois, ses fans disposent d’une sélection de photos et de vidéos où elle réalise des « performances » sexuelles. Elle propose également des vidéos plus personnalisées à ses abonnés, mais en plus de l’abonnement mensuel.

Grâce à Onlyfans, elle se rapproche aussi de sa communauté: « Onlyfans propose pas mal d’outils pour à la fois faire face aux demandes de nos abonnés, mais aussi pour optimiser nos revenus. »

« Être actrice de films pornographiques, c’est un choix que j’ai fait, et aujourd’hui, je profite de ce choix pour posséder vraiment mon contenu et contrôler l’image que je véhicule, » explique-t-elle.

« On est mieux protégées »

Pour une autre actrice, c’est également l’envie de « reprendre le contrôle » qui l’a poussé à se lancer: « Le travail d’actrice porno est difficile, et encore plus aujourd’hui où les gens consomment du X gratuitement. On est de plus en plus mal payées, surtout quand on est une femme, et maltraitées aussi par des studios. Onlyfans, c’est uniquement nous qui faisons notre contenu, sans stress, » lâche-t-elle.

« Je ne dis pas qu’il n’y a pas de pression, car on doit quand même répondre aux exigences de nos abonnés, » explique-t-elle. « Mais on est aussi plus consciente de ce que l’on partage sur les plateformes et également mieux protégées. »

Que ce soit sur Mym ou sur Onlyfans, les deux plateformes proposent des gardes-fous pour éviter le partage de vidéos en dehors des « paywalls » (l’abonnement ou le paiement à l’unité) sur des forums ou des serveurs Discord. Cela prend la forme d’un filigrane ou d’outils pour éviter les captures d’écran. Forcément, ça n’empêche pas toujours le partage illégal sur des sites porno classiques.

Les hommes davantage en concurrence

Mais ces deux services ne sont pas réservés qu’aux femmes. Les hommes arrivent de plus en plus pour tenter de rebondir dans le milieu du porno qui propose peu de débouchés, notamment en France: « Le secteur est vicié en France, il n’y a plus que quelques studios et ils ont déjà des acteurs à la pelle, » nous confie un acteur présent sur Onlyfans depuis 2022.

Un compte Mym
Un compte Mym © Tech&Co

« Onlyfans permet de remplir le frigo, et certains modèles masculins se font beaucoup d’argent, » affirme-t-il. « Moi j’ai quelques centaines d’abonnés, et en comptant mes vidéos privées, je peux me faire un salaire confortable, » assure cet acteur qui a auparavant évolué dans le milieu du porno hétéro et gay. « Mais tout le monde n’est pas dans mon cas: j’ai des ‘collègues’ qui n’ont ouvert un compte que pour arrondir les fins de mois, en ayant un job plus ‘normal’ à côté. »

Mais, estime-t-il, les hommes doivent davantage rivaliser d’idées pour que leur compte fonctionne: « Il faut se spécialiser, car vous allez toucher une niche qui peut potentiellement dépenser beaucoup d’argent. » Il y a de quoi faire assure-t-il non sans humour: « Les pieds, le ‘gay for pay’ (un homme hétéro qui couche avec un autre homme contre de l’argent) ou encore les godemichets, ça intéresse plus que simplement s’astiquer le manche. »

Une actrice explique néanmoins à Tech&Co qu’aucun talent des plateformes n’est à l’abri des tentations dangereuses: « On peut être tenté, via un message privé, d’entretenir des relations exclusives contre beaucoup d’argent », tout cela en dehors d’Onlyfans et sans la sécurité de la plateforme.

Pour éviter cela, certains acteurs se sont rangés derrière des gestionnaires de talents qui les encadrent. « Je ne sais pas si c’est un métier d’avenir, mais ça fonctionne bien en ce moment, » nous raconte l’un de ces gestionnaires. « Mais attention aux arnaqueurs qui peuvent en plus vous faire signer des contrats comprenant l’utilisation de votre image. »

Des plateformes aux utilisateurs variés

Le succès des plateformes est tel, qu’elles ne sont plus le terrain privilégié des acteurs ou actrices porno. On voit arriver de nombreux autres créateurs, loins d’être des professionnels, pour arrondir les fins de mois ou tenter une nouvelle carrière.

Elles ont ainsi connu une montée en puissance grâce à d’anciens (ou actuels) candidats de télé-réalités qui ont invité leurs fans – parfois très jeunes – à s’abonner pour du contenu bien loin de l’image véhiculée à la télévision.

Contacté par Tech&Co, l’un de ces candidats, gagnant d’une télé-réalité, explique y avoir vu un moyen de gagner de l’argent en période de disette pendant les tournages: « Je sais que j’ai un public jeune, mais quand je regarde mes abonnés, ils sont tous globalement âgés et tous majeurs, » se dédouane-t-il.

« Ca n’a pas eu d’impact sur mes contrats » poursuit-il. « Et du coup, je continue de temps en temps à poster, même si je préfère les échanges en privé, pour m’assurer que ces vidéos n’iront pas sur d’autres réseaux sociaux. »

Pour ce trentenaire, la création d’un compte Mym fut d’abord imaginée pour « faire comme tous les autres », mais il admet aussi que cela lui a fait du bien: « Je traversais une période difficile, ça m’a aussi appris que je pouvais aimer mon corps, ce n’est pas toujours évident quand tu conçois ton personnage pour la télé-réalité. »

Il regrette néanmoins que tous les candidats qui se sont lancés dans l’aventure ne soient pas aussi sérieux: « Les gens payent, et souvent, ils se retrouvent face à un mur sans aucun intérêt. Si tu t’inscris sur Mym, c’est pour jouer le jeu, pas arnaquer les gens, » lâche-t-il.

Argent facile

Mais tout n’est pas rose sur Onlyfan ou Mym. D’abord, il y a les problèmes liés aux arnaques, avec des modèles qui ne publient peu ou pas, faisant payer des sommes parfois élevées pour du contenu absent ou recyclé.

Depuis quelques mois, ces plateformes luttent aussi contre la multiplication de faux comptes présentant des femmes ou des hommes créés de toute pièce par de l’intelligence artificielle, et contre des « gestionnaires » qui utilisent pour cela l’image de personnes sans leur autorisation.

Enfin, attirés par l’argent facile qui semble émaner de ces plateformes, certains jeunes adultes peuvent aussi être pris dans un engrenage qui se termine parfois par la diffusion de vidéos intimes sur les réseaux sociaux.

Sylvain Trinel

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