À peu de chose près, nous voici plongés en plein dans Lysistrata. Mais si ! Cette comédie d’Aristophane, où les femmes grecques refusent toute forme de commerce charnel avec leurs époux tant que ceux-ci s’obstinent à ne pas mettre fin à la guerre du Péloponnèse. Sauf qu’ici ce ne sont pas les épouses qui se dérobent, mais les mastodontes de la pornographie (Pornhub, YouPorn et RedTube) qui suspendent leurs services afin de protester contre une nouvelle obligation inscrite dans le code législatif français.
Ce qui, au premier abord, a de quoi surprendre, quand l’on sait à quel point ces plateformes sont rarement en règle avec le Code du travail. Qu’est-ce qui a bien pu provoquer une telle ire ? A priori rien, ou plutôt si : une loi exigeant que ces mêmes plateformes soient désormais en mesure de vérifier efficacement l’âge réel de leurs utilisateurs et ceci afin de stopper l’hémorragie chez les plus jeunes qui, chaque jour un peu plus, s’engluent dans la pornographie.
Vérification renforcée de l’âge
Selon l’Arcom, 2,3 millions d’adolescents fréquentent, chaque mois, un ou plusieurs sites pornographiques. Il ne serait alors bientôt plus possible de mentir benoîtement sur son âge en entrant une fausse date de naissance afin d’obtenir le précieux sésame et d’entrer dans la caverne aux miracles. Le porno tue : si ce n’est physiquement, il érafle l’esprit des plus fragiles, qui sont bombardés d’images au contenu pour le moins discutable au vu de leur jeune âge.
Comment contrôler, chaque jour, de façon rapide et sécurisée, les 4 millions d’utilisateurs ?
Mais alors, que faire pour empêcher la resquille, l’entrée dissimulée, la connexion aussi discrète que louche ? Une première solution serait d’exiger de l’utilisateur qu’il entre ses données de cartes bancaires (ou la carte de papa). Une autre, plus dissuasive encore, serait d’exiger qu’à chaque connexion coquine un scan biométrique vienne identifier l’âge réel de l’utilisateur.
Mesures que ces sites estiment bien trop dissuasives ! Comment contrôler, chaque jour, et ce d’une manière rapide et sécurisée, les 4 millions de Français se connectant à l’une de ces plateformes ?
L’anonymat des utilisateurs en question
Mais la main du législateur ne saurait faiblir : en cas de non-respect de cette nouvelle obligation, des sanctions financières s’appliqueront. Et pas des moindres ! MindGeek, maison mère (maquerelle) qui chapeaute tout le système, redoute une baisse de fréquentation permanente – qui irait de l’ordre de 30 à 50 % de connexions en moins. Ironie du sort ? Ces sites, qui aiment tout dévoiler, trouvent choquante l’atteinte faite à la pudeur de leurs clients. Quoi ? ! Exiger de chaque spectateur qu’il renonce – en partie – à son anonymat ? Quelle horreur !
Et puis, songez à l’hypothèse d’une brèche sécuritaire qui dévoilerait au tout-venant le profil de millions d’utilisateurs. Sans compter, qu’en plus, il faudrait respecter le très minutieux Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui oblige les sites à stocker d’une manière aussi fiable qu’onéreuse les informations dites sensibles des usagers. Un véritable casse-tête informatique. D’ailleurs ; un porte-parole de MindGeek l’affirme : « [Ils ne transformeront pas] leurs usagers en cibles pour hackers juste pour plaire à la France ! »
Et puis ces sites ont peur. Peur pour leur bourse. Pornhub génère à lui seul, chaque année, plusieurs centaines de millions d’euros. Faire fuir le chaland, c’est sabrer dans les profits. Et si la France parvient à imposer sa tatillonne législation, qu’est-ce qui leur prouve que le reste des pays de l’Union européenne ne suivra pas ? Alors que faire, sinon faire pression sur l’utilisateur afin que lui-même fasse pression sur le législateur (qui est lui aussi, peut-être, consommateur) ?
Qui de l’état raisonné ou des pulsions primaires va parvenir à mener le monde ?
La grève a commencé ! C’est un fait. Si l’on se connecte sur Pornhub, ou sur l’un des autres sites du groupe, l’utilisateur trouve porte close ainsi qu’un drôle de texte en forme de manifeste (sans compter la figure de Marianne, seins nus, qui brandit un drapeau français et qui, superbe matrone, semble ignorer le fait que sa robe soit bariolée en orange afin de coller au mieux au code couleur). Mais que nous dit cet étonnant placard numérique ?
Peu de choses, si ce n’est un plaidoyer mal « branlé » : « Votre gouvernement propose de vérifier votre âge à chaque fois que vous visitez notre site, c’est fou, non ? Cela ne protège pas les mineurs, mais au contraire, cela met en danger la vie privée de tout le monde et expose les enfants à des risques. » La riposte est lunaire. Le pari est osé. Qui de l’état raisonné ou des pulsions primaires va parvenir à mener le monde ?
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