Un ouvrage « au contenu pornographique et psychiquement dangereux » : l’association SOS Éducation sonne l’alarme dans un courrier, que le JDD a pu consulter, adressé au Premier ministre Michel Barnier, mais aussi aux ministres de l’Intérieur, de l’Éducation nationale (et son ministre délégué chargé de la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel), et de la Culture. Après avoir rappelé la mission de l’école, priorité décrétée du nouveau gouvernement, l’association alerte les pouvoirs publics sur un des quatorze livres de la sélection du prix Goncourt étudiés par 2000 lycéens de seconde : Le Club des enfants perdus, de Rebecca Lighieri (éditions P.O.L, août 2024).
L’ouvrage incriminé est abondamment cité et ses extraits feraient passer les scènes lestes des œuvres de Bruno Le Maire pour d’innocentes bluettes. Quelques exemples éloquents [attention, langage cru] : « ma femme m’enfourche sans attendre que je sois complètement en érection, s’enfilant bite, index et majeur dans la chatte. De toute façon, ça y est, je bande à fond et elle retire ses doigts ». « Elle aime que je la tienne comme ça, et à la façon dont elle frétille contre ma queue, je devine qu’elle a envie d’une pénétration anale. À condition que je la prépare, bien sûr […]. Je devrais être heureux qu’elle aime la sodomie. C’est loin d’être le cas de toutes les femmes, et j’en connais beaucoup qui ne veulent même pas en entendre parler. Ou plutôt, si, elles veulent bien en parler, mais certainement pas passer à l’acte. »
Peu après, les descriptions se font plus explicites encore [âmes sensibles s’abstenir] : « Une fois de plus, je m’introduis dans son cul préalablement lubrifié et travaillé par des rotations vigoureuses de l’index. Mon gland cogne déjà contre je ne sais pas quoi, une protubérance crénelée et spongieuse – et je sens qu’il ne m’en faudrait pas beaucoup plus pour jouir, mais évidemment, je me retiens et je l’attends. J’attends la modification de son souffle, mais aussi l’imperceptible déclic que j’ai appris à guetter quand je suis dans son cul, ce moment où le fourreau se resserre autour de ma verge, le renflement voluptueux de ses muqueuses, immédiatement suivie d’une pulsation profonde qui me dit que ça y est, je peux y aller, la rejoindre et finir avec elle. »
Page 53, un dialogue reprend les interpellations bestiales dont les scènes pornographiques sont coutumières : « Défonce-moi, suce tes doigts, caresse-toi, viens t’asseoir sur ma bouche, serre fort, sens-moi, tu vas me faire cracher, lèche-moi le téton, gicle en moi, prends, regarde comme je suis ta chienne, tire-moi les cheveux… C’est drôle, la façon dont le dialogue érotique se met en place au sein d’un couple. »
« Le lecteur assiste sur plus de 400 pages à une succession d’actes sexuels détaillés, de pratiques scatologiques et sadomasochistes »
« La suite du livre est pire »
Trêve de citations : les pages dont sont tirées ces phrases ont choqué « Robin », pseudonyme d’un garçon de 14 ans, élève dans une classe participant au Goncourt des lycéens. Plus de cinquante lycées participent chaque année au Goncourt des lycéens, rappelle SOS Éducation en expliquant le fonctionnement du prix, signalant en particulier qu’ « aucune instance ne vérifie le caractère approprié de ces lectures pour un public scolaire et mineur. »
C’est donc par Robin que l’association a été prévenue : « Ses parents ont été les premiers à nous alerter », indique-t-elle dans son courrier. « À la lecture des pages 50 à 54, Robin est sous le choc, en état de sidération. Refusant de poursuivre, il en parle à sa mère qui constate immédiatement que ce livre est pour le moins inadapté à l’âge de son fils et inapproprié dans un cadre scolaire », relate la lettre qui dénonce « une lecture dangereuse et traumatisante ». « La suite du livre est pire », expose SOS Éducation : « les pratiques les plus trash et les plus à risque (sans préservatif évidemment) sont exhibées […] Le lecteur assiste sur plus de 400 pages à une succession d’actes sexuels détaillés, de pratiques scatologiques et sadomasochistes. » Sept pages d’annexes complètent le courrier en citant abondamment le livre – on épargnera
Environnement incestuel et suicide
Plus sombre encore, « le récit se développe sur fond de dépression adolescente, de consommation régulière de drogues et d’alcool, d’autodestruction qui mène le personnage principal à programmer son suicide le jour de ses vingt-sept ans. Malheureusement elle n’échoue pas et meurt par pendaison à la date qu’elle s’est fixée », s’indigne l’association.
Elle est également vent debout contre l’ « environnement incestuel permanent et banalisé » dont elle liste les exemples : « s’il est présenté comme transgressif, il n’est jamais condamné. »
« Dans cette fiction, tout ce qui est structurant pour un adolescent est battu en brèche. Les frontières essentielles à la construction de l’identité psychosexuelle du personnage principal, auquel de jeunes lecteurs ne manqueront pas de s’identifier, sont pulvérisées, développe SOS Éducation. L’intimité sexuelle n’est pas respectée, tout comme la frontière entre les générations. »
Alors que « le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les adolescents, avec des effets de contagion dans les groupes de jeunes […] proposer un ouvrage dans lequel l’héroïne ne trouve que le suicide comme solution à son mal-être est particulièrement inapproprié. »
Robin n’est pas sorti indemne de sa lecture pourtant réduite aux premières pages choquantes, poursuit SOS Éducation, qui expose les « troubles post-traumatiques » qu’il a endurés : « énurésie, insomnie, somnambulisme, crise d’angoisse et forte anxiété, difficultés à retourner en cours, changement de comportement… »
« L’institution scolaire n’a pas conscience » du risque
« Que l’institution scolaire mette un tel ouvrage entre les mains d’adolescents en plein bouleversement pubertaire et de découverte de la sexualité relève de l’incitation à la débauche et de la maltraitance psychologique. Voire de la mise en danger d’autrui », tonne Sophie Audugé, déléguée générale de l’association et signataire du courrier. « À l’évidence, l’institution scolaire n’a pas conscience de ce que peut produire un tel récit sur des adolescents. Ni le risque de contagion par identification au personnage principal qui pourrait favoriser un passage à l’acte sur des jeunes gravement déprimés. »
L’Éducation nationale donne « une forme de caution morale » en mettant ce livre entre les mains d’un lycéen, « qu’il comprendra comme une initiation sourde et malsaine », s’inquiète la porte-parole des familles.
« En faisant lire à ses élèves un livre qui s’appuie sur les mêmes ressorts, l’École donne du crédit aux techniques de l’industrie du porno, alors qu’elle devrait s’ériger en rempart. Par cette banalisation de la portée et des risques de la pornographie, l’institution scolaire va à l’encontre de son rôle éducatif et met en danger ses élèves. »
Les stupéfiantes réponses des enseignants
Aux questions des parents, des professeurs ont opposé des réponses étonnantes de légèreté : « Ce n’est pas du porno, car l’auteur n’a pas pour objectif d’exciter le lecteur. » ; « Je les ai prévenus que certaines scènes sont un peu crues » ; « Je leur ai dit qu’ils ne sont pas obligés de lire ces passages-là. » Le courrier y voit une « incompétence grave » et les récuse point par point, jugeant l’intention présumée de l’auteur sans effet sur le caractère pornographique de l’ouvrage, dénonçant le procès en « sensiblerie » de certains élèves, et récusant l’hypocrisie de la possibilité de « sauter des passages », qui « n’écarte pas le danger »… quand elle n’attise pas la curiosité.
« Nous vous demandons d’agir immédiatement », intime la missive. Qu’elle ait lu les livres sans y voir un danger ou qu’elle ne les ait pas lus, l’institution scolaire « a commis une faute qui met en danger les élèves », estime l’association. Elle appelle à agir immédiatement sur la sélection des livres et auprès des parents et des enfants par des « mesures préventives ou réparatrices », et à créer une commission de sélection des livres pour les prochaines éditions du Goncourt des lycéens.
Le courrier se termine avec une question : « À l’heure où l’Éducation nationale s’entête à faire de l’éducation sexuelle un enseignement obligatoire et transversal, il vous appartient de répondre sans détour à la question suivante : Un tel livre étudié en classe, correspond-il à l’objectif fixé par le Conseil supérieur des programmes en ces termes “la classe de seconde explore les tensions entre l’intime et le social” ? » Cerise sur le gâteau, « il est utile de porter à votre connaissance que l’auteur de cet ouvrage est par ailleurs une professeur de français de lycée », cingle Sophie Audugé, la signataire du courrier.
Le but de f-porno.org est de traiter le sujet de Vidéo Fetish en toute clarté en vous offrant la visibilité de tout ce qui est publié sur ce sujet sur le web f-porno.org vous présente cet article développant du sujet « Vidéo Fetish ». Ce texte se veut reconstitué du mieux possible. Si tant est que vous souhaitez apporter des remarques concernant le thème « Vidéo Fetish » vous avez la possibilité de discuter avec notre rédaction. D’ici peu, nous présenterons d’autres informations sur le sujet « Vidéo Fetish ». visitez de manière régulière notre blog.