Les deux sites proposent de suivre et faire vivre votre influenceur sport ou cuisine préféré, en l’échange d’un abonnement payant. La promesse était belle, mais ces plateformes ont été détournées, comme le montre « L’Œil du 20 Heures ».
C’est chez elle que Vera Flynn reçoit une équipe de « L’Œil du 20 Heures ». La jeune femme de 33 ans est travailleuse du sexe depuis 10 ans. Avec le site web Mym, elle est en contact direct avec sa centaine d’abonnés, à domicile. Pour les séances photos, « ça peut être dans le salon, ça peut être dans la chambre, ça peut être dans mon couloir, ça peut être absolument partout ! ». Pour cela, elle a juste besoin de son portable et d’un peu d’imagination.
Pour 12 euros par mois, ses clients ont un accès exclusif à des photos et des vidéos. En payant plus, ils peuvent lui commander du contenu personnalisé. Vera compare cela à Netflix : « On va choisir son créateur ou sa créatrice préférée. En s’abonnant, on va débloquer tout le contenu de la personne. C’est-à-dire qu’il y a un contenu qui est caché, flou. Une fois qu’on s’est abonné, qu’on a payé, on a accès à du contenu pornographique, érotique. »
En fonction des mois, Vera gagne entre 700 et 1 000 euros. Sur chaque prestation ou abonnement vendu, les créatrices payent une commission, entre 20 et 25%, aux plateformes Mym et Onlyfans.
Résultat, en 2023, Mym a atteint 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Loin des 7 milliards du leader mondial Onlyfans, mais assez pour intégrer le cercle très fermé des 120 startups les plus dynamiques de France avec le label French Tech.
Arts, astrologie, sport… Officiellement, les deux fondateurs de Mym, Gaspard Hafner et Pierre Garonnaire, ont été surpris de l’arrivée du porno sur la plateforme. Depuis, ils auraient même cherché à s’en débarrasser, d’après d’anciens salariés recrutés spécifiquement pour cela. « Ils m’avaient proposé de les rejoindre notamment pour un changement d’image de marque. Ils voulaient plutôt s’orienter vers des contenus un peu plus mainstream, que ce soit l’astro, le sport, la nutrition, mais j’ai vite compris que le rebranding ne se ferait pas et que ce n’était pas leur objectif parce qu’en fait, ils se rendaient compte que ça ne faisait pas d’argent », raconte l’un deux, qui a souhaité garder l’anonymat.
« Nous, en travaillant chez Mym, on savait très bien qui payait nos salaires à la fin du mois. Ce n’était pas les coaches sportifs. »
Un ancien salarié de Mymà « L’Œil du 20 Heures »
A nos demandes d’interviews, Mym réagit en interne en avertissant ses salariés. Tous reçoivent un message indiquant que « la consigne est la suivante : personne ne répond aux sollicitations ». Et lorsque nous nous rendons dans leurs bureaux, on nous précise que l’entreprise refuse nos demandes d’interview et n’ouvrira pas ses portes à nos caméras. Elle nous répond finalement par mail, dans lequel l’entreprise précise que « le succès économique de MYM repose sur la diversité des créateurs et contenus présents sur la plateforme ».
« Nous avons constaté que les contenus réservés aux adultes ont émergé à partir du Covid. Nous avons choisi de les accepter car nous savons les encadrer de manière stricte. »
Mymà « L’Œil du 20 Heures »
La modération constitue bel et bien le vrai défi. Parmi les 350 000 créateurs de contenu hébergés par la plateforme, nous en trouvons très rapidement qui posent problème. En cherchant le mot teen, adolescent ou adolescente en anglais, des dizaines de comptes nous sont ainsi proposés. Une créatrice, mise en avant sur la page d’accueil du site, annonce très clairement des vidéos « avec sa vraie sœur » et son demi-frère. Une autre, suivie par des milliers d’abonnés, fait la promotion de vidéos tournées avec sa mère.
Les règles de Mym interdisent pourtant clairement les contenus montrant ou faisant référence aux mineurs et à l’inceste. Interrogé sur ces cas précis, le site affirme que « toute infraction avérée fait l’objet de sanctions immédiates, pouvant aller jusqu’à la suspension du compte ».
Le succès de ces sites attire également des intermédiaires. Des soi-disant agents censés aider les créatrices de contenu en l’échange de taux de commission très élevés, entre 30 et 70%. Sur les réseaux sociaux, ils sont des dizaines à en faire la promotion.
Ils sont peu nombreux à accepter de s’exprimer. Manoah Labranche veut incarner ce nouveau business d’agent de modèles et lui donner une image respectable. Lorsque nous l’interrogeons sur les montants réclamés par ces agents, il se défend : « Le terme ‘agent’ est mal choisi. L’agence, elle fait toute la publicité, toute la vente, elle érige toute la stratégie et il y a un vrai impact sur le chiffre d’affaires. (…) Moi, si demain quelqu’un vient me demander la moitié de ma boite pour multiplier mon chiffre d’affaires par six ou par sept, je vais considérer la chose. C’est un peu ça, une agence. »
Le jeune entrepreneur donne aussi des conseils à ceux qui voudraient se lancer. Pour trouver des modèles à manager, il existe des boucles sur des messageries cryptées. De véritables mercatos où l’on échange, achète et revend des modèles partout dans le monde. Les arguments mis en avant sont froids, factuels. Ce ne sont pas les modèles qui se promeuvent elles-mêmes. Parmi les annonces pour vendre et acheter des profils de modèles à manager : « Contrat pas cher, colombienne. Ce qu’elle montre : tout » ou encore « Vénézuélienne, mignonne, mince. Pourcentage pour elle : 35% »
Mais face aux accusations de proxénétisme, la défense de Manoah Labranche est préparée. « Le proxénétisme, il s’agit de prostitution, ce qui est illégal, affirme-t-il. Nous, on travaille dans la pornographie et le contenu adulte, il n’y a jamais de relation sexuelle, il n’y a même jamais de rencontres. On fait de la publicité pour des créatrices de contenu exclusif, ni plus ni moins. »
Dans ce système, il n’y a pas que des gagnants. Nous rencontrons une ancienne modèle. Lorsqu’elle se lance sur Mym en 2023 pour faire de la lingerie, cette jeune femme pose des limites claires à son agent : pas de nu, pas de visage. « Il avait mes réseaux, il avait mes comptes. Moi, je ne gérais rien du tout. Au bout d’une semaine, ils ont dit qu’il allait falloir montrer le visage pour faire des vues. Petit à petit, c’est rentré dans un cercle vicieux. Il a demandé de plus en plus de choses : des photos de plus en plus provocantes », témoigne-t-elle de manière anonyme, compte tenu des conséquences que son expérience ont eues et continuent d’avoir sur sa vie privée.
« Tout ce que je me suis refusée de faire, j’ai fini par le faire sous emprise. »
Une ancienne modèle, victime d’un agentà « L’Œil du 20 Heures »
Aujourd’hui, des vidéos d’elle circulent librement sur internet, postées par son agent. Reconnue par son ex-conjoint, elle risque de perdre la garde de leur enfant. Pour l’heure, aucune réglementation n’encadre le métier d’agent. D’après nos informations, des députés travaillent à un projet de loi visant à mieux protéger les modèles.
Le but de f-porno.org est de traiter le sujet de Vidéo Fetish en toute clarté en vous offrant la visibilité de tout ce qui est publié sur ce sujet sur le web f-porno.org vous présente cet article développant du sujet « Vidéo Fetish ». Ce texte se veut reconstitué du mieux possible. Si tant est que vous souhaitez apporter des remarques concernant le thème « Vidéo Fetish » vous avez la possibilité de discuter avec notre rédaction. D’ici peu, nous présenterons d’autres informations sur le sujet « Vidéo Fetish ». visitez de manière régulière notre blog.