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Sexe, pognon et survie : plongée dans l’Amérique de Sean Baker, palme d’or à Cannes

Par Nicolas Schaller

Publié le 30 octobre 2024 à 7h30, mis à jour le 30 octobre 2024 à 7h30

Mark Eydelshteyn et Mikey Madison dans « Anora ».

Mark Eydelshteyn et Mikey Madison dans « Anora ». AUGUSTA QUIRK

Temps de lecture : 4 min.

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Rencontre  Son « Anora », comédie sur une strip-teaseuse new-yorkaise en vadrouille avec le fils d’un oligarque russe, lui a valu la palme d’or à Cannes. Rencontre avec un cinéaste inspiré par les éclopés de l’American Dream.

Quels grands films actuels reverrons-nous dans quinze, trente, cinquante ans pour savoir ce qu’était l’Amérique des années 2020 ? Sean Baker a la réponse : « Très peu. Aujourd’hui, les cinémas aux Etats-Unis ne sont remplis que de films d’horreur, de genre ou de super-héros. Plus personne n’imaginerait voir un drame comme “Kramer contre Kramer” en salle. Les gens attendent cela des séries. Mais a-t-on oublié la nature d’un long-métrage ? C’est un défi de raconter une histoire sur la durée d’un film, d’émouvoir les gens et qu’ils aient envie d’en discuter en rentrant chez eux, puis le lendemain à la machine à café. J’aimerais que plus de cinéastes américains s’intéressent aux films pour adultes à budgets moyens, tous ces drames ou comédies humaines que les studios produisaient auparavant et qu’on ne voit plus. Qui cherche à en tourner ? Alexander Payne, Paul Thomas Anderson, James Gray [leurs derniers films s’ancrent tous dans le passé, NDLR]… Il en faut davantage pour que la politique des studios évolue. Et je suis sûr que le public y reviendrait. Si personne ne tape du poing sur la table, c’est une forme d’art qui va se perdre. »

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L’homme qui tient ces propos est le dernier récipiendaire de la palme d’or, une consécration dont il rêvait sans y croire. Son film « Anora » avait beau avoir reçu un accueil enthousiaste sur la Croisette, peu imaginaient cette screwball comedy moderne sur une travailleuse du sexe décrocher la récompense suprême face au pamphlet anti-mollahs « les Graines du figuier sauvage », de l’Iranien Mohammad Rasoulof.

En primant Sean Baker, c’est le cinéma…

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