Un nouveau féminicide a-t-il été évité ? C’est en tout cas ce qu’a sous-entendu le président Igor Souchu au moment de confronter Josué à l’enfer qu’il a fait vivre à ses victimes et à qui il faisait face ce jeudi 26 septembre 2024 au tribunal correctionnel de Niort (Deux-Sèvres). L’homme de 20 ans est accusé de violences conjugales, de vols avec violences et de diffusion de vidéos à caractère sexuel.
« Vous seriez allé jusqu’où ? Jusqu’au meurtre ? »
Si l’on ne vous avait pas interpellé, vous seriez allé jusqu’où ? Jusqu’au meurtre ? Vous êtes au courant du nombre de féminicides actuellement ? »,
interroge le juge. Dans le box des accusés, le prévenu reconnaît les faits qui lui sont reprochés sans s’étendre sur d’éventuelles explications.
Le 23 septembre 2024, l’homme originaire de Guyane est interpellé à Chauray pour des violences conjugales commises à l’encontre de son ex-conjointe, Ruth, sauvée par la propriétaire du logement qu’elle occupe. Intriguée par d’énièmes cris et coups dans les murs, celle-ci décide de donner l’alerte.
Quelques jours plus tôt, Ruth lui avait confié ses angoisses quant au comportement impulsif de son compagnon, avec qui elle était en couple depuis décembre 2022. Des messages qui témoignaient de l’urgence de la situation. Il me fait de plus en plus peur, je n’ai pas envie qu’il me tue ! Si vous n’avez plus de nouvelles de moi, appelez la police ! »,
avait envoyé la plaignante.
Des vidéos intimes dévoilées
Une arrestation qui vient mettre fin au calvaire que vivait la jeune femme depuis plusieurs mois. À la barre, elle fait état de nombreux épisodes de violences conjugales survenues depuis le début de l’année 2024, mais continue tout de même de défendre son bourreau, en minimisant les faits. Ce n’est pas quelqu’un de méchant… Le coup dans le ventre, c’est moi qui l’ai cherchée. Et je l’ai aussi frappé pour me défendre
, indique Ruth.
Dans son malheur, elle a tout de même permis de résoudre une autre affaire de violences dans laquelle est impliqué son ex-compagnon. Le 4 septembre 2024, Josué croise la route d’Arthur, un étudiant niortais, au jardin des plantes, un jeune homme qu’il prend pour un autre selon ses dires. Josué le frappe plusieurs fois aux visages – des blessures qui entraîneront 15 jours d’incapacité totale de travail (ITT) – et dérobe son téléphone portable et sa tablette au passage pour commettre d’autres méfaits.
Le prévenu diffuse sur les réseaux sociaux une partie des vidéos intimes de la victime qu’il a trouvées dans le téléphone, et tente de monnayer la suite de ces extraits auprès de connaissances d’Arthur.
Un lien entre les deux affaires
Le témoignage de l’étudiant niortais a permis aux enquêteurs de faire le lien entre les deux affaires, notamment grâce à la veste que portait le mis en cause au moment des faits, la même qu’il portait lors de son arrestation le 23 septembre dernier chez Ruth.
Durant l’audience, la personnalité du prévenu a aussi été abordée. Côté face, le jeune homme est capable de se lever le matin pour aller travailler et trouver une formation
, décrit son avocate. Côté pile, il est un consommateur quotidien de cannabis, n’exprime pas ses émotions
, et évolue depuis petit au sein d’un contexte familial compliqué et violent.
Pour l’ensemble des chefs d’accusations, il a écopé de douze mois de prison, dont six mois ferme, d’une interdiction d’entrer en contact et de se rendre aux domiciles des victimes.
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