Moi qui étais timide et maladroite, encore coincée par cette poitrine trop imposante, je l’offrais à la caméra et quelque chose en moi s’éclairait. En fait, je m’émancipais par le sexe. La suite a prouvé que j’avais une personnalité forte.
Pourquoi, selon vous, êtes-vous devenue la star française du cinéma X de ces années-là ?
Parce que j’étais la meilleure, bien sûr (rires !) Je pense qu’il y a tout de même le fait que j’ai fait d’autres choses ensuite, notamment des émissions de radio depuis 20 ans, ce qui fait que mon nom est resté. Je crois aussi que j’avais un physique particulièrement sensuel, même si je n’aimais pas mes seins. Aujourd’hui, je les remercie de la carrière qu’ils m’ont offerte… Plusieurs metteurs en scène ont dit que j’avais une vraie présence à l’écran, donc, dans ce genre de film, ça marque forcément le spectateur. J’avais aussi, paraît-il, le regard de quelqu’un qui ne subit pas, de quelqu’un de libre et d’indépendant. Moi qui étais timide et maladroite, encore coincée par cette poitrine trop imposante, je l’offrais à la caméra et quelque chose en moi s’éclairait. En fait, je m’émancipais par le sexe. La suite a prouvé que j’avais une personnalité forte.
Vous n’avez jamais fait ce que vous ne vouliez pas faire, que ce soit dans le porno ou après ?
Une quarantaine. J’ai arrêté assez vite car j’ai eu le sentiment que je me gâchais. Bien sûr, à l’époque, je m’en suis défendu, j’ai dit que c’était bien, que c’était chouette. Avec le recul, je reconnais que ce n’est quand même pas si anodin de faire du porno. Ça abîme quelque chose de très profond en nous. Moi qui travaille sur la sexualité depuis tant d’années, je comprends bien l’importance que cela a eue. Je ne serai pas ce que je suis sans ce passé-là, et si je ne regrette rien, c’est parce que je l’ai réparé. Le porno détruit un peu les profondeurs de votre être et banalise ce qu’est la vraie relation humaine. J’en suis sortie pas si mal que ça dans ma peau et, ensuite, j’ai vécu une sexualité très addictive, excessive, car j’ai voulu tout découvrir comme le libertinage ou les soirées sadomasochistes, etc. Ce que j’aime dans mon destin, c’est que je ne me suis jamais trahie.
Avec le recul, quel regard portez-vous sur le cinéma pornographique ?
Je crois que la pornographie, à l’image de la société, illustre une démarche beaucoup plus consommatrice, beaucoup moins fantasmée. On est dans le réel à tout prix. Il n’y a plus d’imaginaire dans le porno. Dans les films que j’ai faits, on pouvait quand même un petit peu fantasmer. Aujourd’hui, c’est très cru. C’est un acte sexuel et puis basta…
J’observe qu’il y a plus de réalisatrices qu’à mon époque, où il n’y en avait aucune. Aujourd’hui, il y a des femmes qui tentent de faire un porno un peu plus alternatif. De toute façon je ne crois pas que l’on puisse faire du porno intelligent, étant donné que ça ne parle que du bas du corps.
Avec un cinéma, peut-être plus que jamais, fait par les hommes et pour les hommes ?
J’observe qu’il y a plus de réalisatrices qu’à mon époque, où il n’y en avait aucune. Aujourd’hui, il y a des femmes qui tentent de faire un porno un peu plus alternatif. De toute façon je ne crois pas que l’on puisse faire du porno intelligent, étant donné que ça ne parle que du bas du corps. Là, par exemple, je ne sais pas si le projet aboutira, mais on m’a proposé d’écrire un scénario de film érotique. Cela me tente. Ce ne serait pas du tout pornographique mais grand public. Depuis 24 ans que j’écoute les gens à la radio, je me rends compte qu’au fond, ils sont peu nombreux à savoir pourquoi ils font l’amour.
Alors, pourquoi fait-on l’amour ?
Je pense que ça permet de se découvrir et de se construire dans son identité masculine ou féminine. Cela permet d’éprouver du plaisir, ça guérit aussi parfois de certaines blessures. C’est quand même un champ très vaste et ce n’est pas par hasard que ça passionne l’humanité depuis la nuit des temps. Au contraire, le porno répond à la pulsion mais pas aux désirs. Pour faire simple, je crois que la pornographie, c’est très mécanique, tandis que l’érotisme, c’est du désir, du fantasme, tout ce qu’il peut y avoir autour de l’acte sexuel, avant et après.
Je suis d’accord sur le fait que c’est aussi bien que les jeunes de 14 ans ne tombent pas sur des images pornographiques, mais quand on voit toute la violence qu’il y a maintenant dans les films, c’est aussi dangereux, me semble-t-il.
À votre époque, le porno n’était disponible que pour les adultes à la différence d’aujourd’hui où les enfants peuvent y accéder dès le plus jeune âge…
Je suis d’accord sur le fait que c’est aussi bien que les jeunes de 14 ans ne tombent pas sur des images pornographiques, mais quand on voit toute la violence qu’il y a maintenant dans les films, c’est aussi dangereux, me semble-t-il. Si les enfants sont élevées dans des familles structurées, voire du porno jeune ne va pas les traumatiser autant que ce que racontent certains. En revanche, pour les enfants qui ne vont pas bien et qui sont confrontés à des scènes de violence, du porno, des trucs sur les réseaux sociaux qui ne sont pas pour eux, ça va forcément aggraver leur mal-être. Lorsqu’on est très jeune et que l’on ne sait rien du sexe, on a de toute façon envie de découvrir l’amour. Le porno peut aussi permettre d’être moins inhibé quand on se retrouve face à un jeune homme ou une jeune femme nue…
J’ai ce regret de ne pas avoir été comédienne, mais je ne suis pas sûre que j’aurais été plus heureuse que je ne le suis. Je vis dans la nature au milieu de mes chiens et de mes chevaux.
On sent, dans votre livre, une blessure, celle d’avoir été parfois méprisée, de ne pas être considérée par les gens du cinéma…
Si j’ai un regret, c’est de ne pas avoir pu jouer et faire la carrière cinématographique que j’aurais aimé faire, d’autant que, je pense, j’aurais pu être une bonne actrice. Mais j’étais cataloguée. Je n’ai pas accepté, non plus, tout ce que j’aurais dû accepter pour entrer dans le sérail. J’ai refusé d’aller dans des soirées. Et puis, sincèrement, je n’aime pas beaucoup les acteurs qui ne savent parler que d’eux-mêmes. J’ai ce regret de ne pas avoir été comédienne, mais je ne suis pas sûre que j’aurais été plus heureuse que je ne le suis. Je vis dans la nature au milieu de mes chiens et de mes chevaux. Et cela m’est indispensable pour me ressourcer car, tous les jours, j’écoute, quand même, la misère des gens et j’entends des choses difficiles.
À lire : « Lahaie par Brigitte ». (Éditions Pulse vidéo), 168 pages, 30 euros.
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