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Violences dans le porno : les témoignages chocs de femmes victimes de French Bukkake

l’essentiel Une quinzaine de femmes qui ont tourné dans des films pornos en France racontent leurs histoires dans un livre, dénoncent la violence qui règne dans l’industrie pornographique et leurs vies broyées.

Les 17 millions de consommateurs de films pornos en France connaissent leurs vagins, leurs anus, peut-être leurs visages. Mais ils ne savent rien de la violence qu’elles ont enduré. Ces jeunes femmes françaises, qui ont tourné dans un ou plusieurs films pornographiques, ont vécu des humiliations, des violences et des viols sur les tournages. Seize « actrices » – un terme qu’elles rejettent – ont raconté leurs vies à des journalistes qui ont écrit « Sous nos regards – Récits de la violence pornographique » (éditions du Seuil).

Il y a d’abord Loubna, dont le prénom a été modifié comme pour les autres plaignantes. Loubna se « défonce » depuis que son compagnon la prostitue. Un jour, il lui parle d’un « nouveau plan ». Au sous-sol, deux hommes « là pour leur plaisir ». Suivent « des heures de pénétration ». « Parfois, elle arrive à parler. Elle dit qu’elle ne veut pas d’anal. Elle répète, elle hurle, elle se débat », écrit la journaliste Alice Géraud, qui a mis en mots son calvaire. Loubna découvrira le nom d’emprunt choisi par les réalisateurs pour la vidéo : le prénom de ma fille qu’elle avait eu le malheur de donner, « encore défoncée », au caméraman.

« Une rescapée de l’enfer »

Pauline, elle, est « une rescapée de l’enfer ». Emmenée à 2h de route de Paris, elle arrive dans un pavillon dans un bourg de campagne. Elle reste 2 jours et tourne quatre scènes. Son vagin s’est déchiré. Elle a crié de douleur mais l’équipe du film a rajouté du lubrifiant et le tournage a continué. On lui avait promis 1000 €, on lui a donné 950 €. On lui donnera à manger une carcasse de poulet.

Noëlie a tourné quatre scènes dont un bukkake, une scène où un groupe d’hommes éjacule collectivement. Un jour, elle reçoit d’un inconnu les images de son humiliation. Elle comprend alors que les images sont dupliquées et accessibles à tous. Le producteur les a vendues à deux des principaux diffuseurs de porno en France : Dorcel et Jacquie & Michel. Elle supplie le producteur de faire disparaître les images. Il lui demande 3000 € soit beaucoup plus que la somme reçue pour tourner.

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« Le meurtre social »

Toutes racontent « après les viols, le meurtre social » : le harcèlement, sur internet et jusque devant chez elles, les inconnus qui leur crachent reconnaître « leur cul ». L’une dit avoir déménagé 18 fois en 12 ans.

« Elles ont été victimes d’une surexposition » sur internet, « d’un porno où on ne cherche pas à jouir ensemble, mais où la jouissance vient de la destruction de la femme », analyse l’autrice Hélène Devynck, à l’origine du projet avec Adélaïde Bon. « Nous voulions leur offrir, avec la littérature, un reflet où elles se voient belles ».

« Ce livre, ce sont leurs vies broyées, leurs vies têtues », écrivent les autrices. Les bénéfices du livre, qui est paru le vendredi 11 avril aux éditions du Seuil, seront versés à la Fondation des femmes.

La couverture du livre.
La couverture du livre. Crédit Seuil

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Bientôt le procès French Bukkake

Le procès French Bukkake doit se tenir prochainement à Paris. Dans le box des accusés : Pascal OP. et quinze autres producteurs ou acteurs. Symbole des violences sexuelles dans le porno, Pascal OP., 63 ans, qualifiait les femmes de « vide-couilles » ou de « bonnes salopes ». Tous ces hommes seront jugés pour viols aggravés, complicité de viols aggravés, proxénétisme aggravé, traite des êtres humains à des fins de viol et diffusion d’images de viol. Face à eux 42 femmes qui réclameront enfin justice des humiliations subies. Les investigations autour du site « Jacquie et Michel » ne sont, elles, pas encore terminées.

« Sous nos regards – Récits de la violence pornographique », éditions du Seuil, 304 pages, 22 €.

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