L’addiction à la pornographie est devenue un fléau de notre société. La consommation a explosé ces dernières années puisque les sites sont accessibles pour tous, à tout moment et souvent gratuitement. Une dépendance grave pour Philippe Arlin, sexologue à Poitiers. Mais, des solutions sont possibles.
La pornographie est consommée en majorité par les hommes car le cerveau masculin est particulièrement sensible à ce type de stimulation visuelle. Mais, cela n’exclut pas que certaines femmes développent aussi une relation forte, voire addictive. Un danger pour la santé mentale et la santé sexuelle. Cependant, ce n’est pas tant la consommation en elle-même qui pose problème, mais la perte de contrôle, le fait de ne plus pouvoir s’en passer. Concrètement, une consommation excessive peut nuire à la spontanéité, à la réussite des rapports sexuels et à la complicité avec son/sa partenaire.
Selon les chiffres, aujourd’hui un enfant regarde le premier porno de sa vie à l’âge de 9 ans…C’est beaucoup trop tôt, ce qui peut amener à des incompréhensions face à des images parfois « choquantes ». Selon , l’erreur la plus fréquente c’est de considérer le porno comme un guide ou un modèle d’éducation sexuelle. Mais alors, comment éviter que son enfant y accède ?« Je pense que le comportement des parents est responsable. On peut éviter que nos enfants aient des portables, on peut éviter qu’ils aient accès à des supports. L’accès au porno n’est pas un acte volontaire. C’est un acte subi, et qu’à 9 ans, à 10 ans, à 14 ans, à 15 ans, le cerveau n’est absolument pas en état de gérer ce type d’image, ni d’en comprendre l’impact et de savoir comment ça agit négativement sur nous. On va imaginer des choses que même nos parents 40 à 50 ans en arrière n’imaginaient pas pouvoir faire dans un lit ». – Philippe ArlinLe vrai danger avec les enfants ou les adolescents non préparés, c’est la création d’une confusion qui finie par fausser leur perception de la sexualité. Alors pour éviter cela, Philippe Arlin souligne l’importance d’une éducation sexuelle adaptée, qui commence à l’école avec des cours dédiés au sujet et où les enfants pourront poser leurs questions aux professionnels.
Lors d’une addiction à la pornographie, la première méthode conseillée par , c’est de ne pas interdire brutalement, ce qui risque de renforcer l’obsession aux vidéos. Il faut tenter de reprendre le contrôle en programmant les moments où vous souhaitez regarder du porno. Fixez vous une jauge à 2 ou 3 fois par semaine, pas plus. La dépendance se déclenche souvent en visionnant tous les jours et même dans certains cas, plusieurs fois par jour.Limitez-vous aussi en terme de durée, regardez seulement 20 minutes de film pour éviter les dérapages. Comme toute addiction, comme le tabac, l’alcool et autre, le contrôle progressif de votre consommation pornographique va vous permettre de maîtriser ce que vous faites, pour réduire vos besoins et finir par stopper complétement.
Le principal effet à surveiller c’est le parallèle entre les fantasmes que l’on a en regardant du porno et la réalité lors d’un rapport sexuel. Le porno peut stimuler des désirs, mais ils sont souvent très idéalisés et éloignés de la vérité.« La problématique du porno, ce n’est pas de montrer des choses qui existent ou qui n’existent pas en sexualité, malheureusement tout peut exister, c’est de donner des idées à des gens qui ne sont pas encore capables de comprendre et de distinguer ce qui est faisable et ce qui ne l’est pas ». – Philippe ArlinTout peut-être reproduit dans une sexualité adulte mais il faut que cela soit agréable pour tous et pas seulement pour celui ou celle qui a été excité par la scène de cinéma.« Dans le porno, il n’y a ni la réalité des bruits, ni des odeurs. Même s’il est tourné dans les conditions du réel, même si on s’invente n’importe quoi dans notre tête, bien souvent la réalité ne sera pas à la hauteur de ce qu’on a vu.Mais, il y a des choses qui mises en pratique, fonctionnent moins bien dans le réel. Peut-être que la partenaire justement n’y prendra pas le plaisir que l’actrice faisait semblant d’y prendre, donc faisons bien attention entre un fantasme idéaliste, et une réalité… moins confortable et moins excitante ». – Philippe ArlinSi vous rencontrez des difficultés liées à la pornographie ou à la sexualité en général, n’hésitez pas à contacter un professionnel comme . Une aide existe, avec une écoute, de la bienveillance et des méthodes adaptées.